Pendant toute la lecture de ce livre, je pensais à ce que pouvait apporter des séances de Trame à des personnes souffrant de stress post traumatique. Ce que je vous partage là est loin d’être exhaustif, et très simplifié. L’auteur Bessel van der Kolk est psychiatre spécialiste du syndrome de stress post traumatique, professeur de psychiatrie et fondateur du Trauma center de Boston. Ces travaux et sa pratique ont démarré dans les années 70. Ce livre date de 2014.
Il y est écrit : « Le corps accuse les coups. Si la mémoire du traumatisme est codée dans nos cellules, dans les émotions qui nous brisent le coeur et nous tordent le ventre, dans les maladies auto-immunes et les troubles musculo-squelettiques et si la communication spirito-cérébro-viscérale est la voie royale vers la régulation des émotions, nous devons changer radicalement nos hypothèses thérapeutiques ».
Notre trame est ce maillage intérieur qui permet à nos cellules de communiquer entre elles. Ce circuit sur lequel circule l’information est altéré par nos traumas et les émotions fortes associées qui y seraient restées bloqué. Les séances de Trame proposent de libérer les émotions cristallisées sur ce circuit. La Trame agit sur les trauma.
Bessel van der Kolk, lui, propose comme alternative thérapeutique l’EMDR, le neurofeedback, le yoga et le théâtre. Les études qu’il a mené et/ou partagé avec ses confrères et consœurs appuient cette pertinence thérapeutique et les résultats observés viennent valider ces hypothèses.
S’il a beaucoup accompagnés des vétérans de guerre aux lourds trauma et aux vives séquelles, il a aussi accompagné des personnes victimes de violences familiales. La société américaine comme la société française étant lourdement empreintes de rapports de domination et de violence, ces traumatismes touchent malheureusement une part non négligeable de la population.
Si nous rajoutons à cela les trauma liés à des évènements inhérents à la vie (divorce, deuil, accident…) et les micro psycho-trauma sociaux, nous sommes quasi toustes concerné.es. Il y a bien sûr des degrés de traumatismes et des atteintes cérébrales plus ou moins fortes. Mais tous impactent à plus ou moins long terme nos cerveau et nos quotidiens.
Sur la base d’imagerie médicale, Bessel van der Kolk dit aussi (et détails beaucoup plus) que « le trauma change nos structures cérébrales », « l’aire du langage se ferme ». « Le trauma entrave les fonctionnements des zones du cerveau qui régulent et interprète l’expérience ». « Le trauma altère le développement du cerveau, l’auto-régulation, la capacité à rester concentré.e et à l’écoute des autres ».
En ça je trouve la Trame intéressante car elle ne nécessite pas la parole pour soigner, elle ne nécessite pas un travail mental actif, elle ne nécessite pas d’écouter, ni même de se concentrer. Le travail se fait sur un plan vibratoire, au plus proche de nos cellules. Et même lorsque les capacités intérosceptives (la conscience subtile des états intracorporels) sont altérées, les effets d’un soin Trame se font même si on ne les sent pas lors des premières séances.
« 225 personnes interrogées survivantes de l’attaque des tours jumelles de New York, on dit que ce qui les avait le plus aidé était acupuncture, les massages, le yoga et l’EMDR (dans cet ordre) ». Des espaces-temps où la parole n’est pas nécessaire.
Je pense qu’il n’est pas besoin d’avoir vécu un lourd trauma pour se donner la possibilité d’une vie soulagée de nos épreuves. S’il y a des degrés de trauma, il n’y a pas un « trauma seuil » pour avoir la légitimité à être soutenue par la Trame ou autre.